Il y a des votes que certains élus aimeraient faire oublier. Député du Tarn (ex‐UDI) depuis juillet 2024, Philippe Bonnecarrère est l’un des co‐auteurs d’une proposition de loi de validation de l’autoroute A69. Le texte, qui vise à légaliser les travaux stoppés par le tribunal administratif de Toulouse le 27 février dernier, va être examiné au Sénat courant mai, avant d’être envoyé à l’Assemblée nationale.
Six ans plus tôt, le même élu – alors sénateur UDI (centre droit) – votait une proposition de loi visant à faciliter le désenclavement des territoires. Jusque là, rien de contradictoire avec son positionnement actuel.
Pourtant, le texte adopté le 20 février 2019 par 305 sénateurs (dont Philippe Bonnecarrère) sur 348 vient mettre à mal l’un des arguments massue des pro‐A69 : l’enclavement fantasmé de Castres et du sud du Tarn. L’article premier se donne en effet l’objectif suivant : « Au 31 décembre 2025, aucune partie du territoire français métropolitain continental n’est située soit à plus de 50 kilomètres ou de 45 minutes d’automobile d’une unité urbaine de 1 500 à 5 000 emplois, d’une autoroute ou d’une route aménagée pour permettre la circulation rapide des véhicules, soit à plus de 60 minutes d’automobile d’une gare desservie par une ligne à grande vitesse. Dans le même délai, l’État veille à ce que les infrastructures de transports disponibles permettent à tout citoyen de se rendre …