AZF : Jacques Mignard répond à la tribune de Serge Baggi et Armand Cassé

Alors que les deux anciens salariés de l’usine AZF appellent à cesser de répandre de fausses thèses sur l'explosion d'AZF, Jacques Mignard, président de l'association « AZF, mémoire et solidarité », assume de mettre en doute la version officielle retenue par la justice.

Dans une tribune publiée récemment par Mediacités deux anciens salariés de l’usine AZF mettent en cause l’association « AZF – Mémoire et solidarité » concernant sa position sur les origines de la catastrophe de 2001. Cela appelle quelques remarques qui, sans ouvrir de polémiques inutiles, peuvent préciser le positionnement de ceux qui demandent depuis plus de vingt ans que toute la lumière soit faite sur ce sujet.

AZF, mémoires et traumatismes

La tribune s’intitule « 20 ans après, pourquoi est‐ce si difficile de dire qu’il s’agit d’un accident ». Voilà une interrogation effectivement pertinente. En quatre‐vingt années d’existence, l’ancien Onia a malheureusement connu plusieurs accidents au cours desquels des salariés ont été blessés et ont même parfois, trop souvent, perdu la vie. Sans que l’on s’y résigne, il y a là une réalité à laquelle peu d’anciennes usines ont réussi à échapper. Il s’agissait d’accidents qui relevaient le plus souvent de la dangerosité des produits, de défauts d’organisation, parfois d’inattention, de défaillances du matériel, etc. sans que quiconque s’obstine à en contester une origine qui était rapidement établie.

Concernant la catastrophe de 2001, on est incontestablement dans une autre dimension. Le nombre important de victimes et en particulier celles n’étant pas impliquées dans l’activité de l’usine, l’étendue et la gravité des dégâts provoqués, l’écho médiatique que l’évènement a suscité ont amené, très logiquement, à un traitement différent de celui qui, en interne, aboutissait à un résultat que personne ne contestait. Comme le prévoient les procédures en pareilles circonstances, une enquête extérieure a été menée, un collège d’experts nommé. Les témoignages de milliers de toulousains ont été systématiquement ignorés ou contestés et, de toute évidence, certaines pistes ont été négligées comme cela a été relevé plusieurs fois au cours des trois procès qui ont été organisés.

Dans ces conditions, la justice s’est finalement appuyée sur une hypothèse contestée par tous les véritables experts des produits concernés et mise à mal par toutes les reconstitutions qui ont été organisées. S’appuyant sur une originale présomption de culpabilité elle s’est donc prononcée par un jugement condamnant l’industriel « pour les nombreuses négligences et défaillances mises en œuvre dans la gestion du bâtiment 221, la gestion des déchets et le recours excessif à la sous‐traitance… » Ainsi, alors que de nombreux Toulousains continuent à légitimement s’interroger, l’affaire est considérée aujourd’hui comme classée.

Dans cette longue procédure de justice l’association de salariés « Mémoire et solidarité », qui regroupe encore plus de 200 anciens salariés, animée du seul souci de connaître la vérité sur les origines de la catastrophe, s’est portée partie civile et a déposé plus de vingt demandes de compléments d’information portant sur des hypothèses d’accidents qui ont toutes été, sans explications, repoussées. Dans un tel contexte, comment imaginer qu’il lui serait difficile de contester les origines d’une catastrophe que personne n’a pu jusqu’ici démontrer et expliquer ?

Il est par contre beaucoup plus confortable de se réfugier dans une posture, dictée par une idéologie éprouvée et mettant en cause une société à la réputation bien souvent contestée. Sans doute significatif, on peut relever au passage que ce n’est pas le choix fait par toutes les organisations ou sections syndicales du site, pourtant prioritairement concernées, qui se sont abstenues de se porter parties civiles… Il appartenait à l’association « Mémoire et solidarité » qui regroupait à sa création plusieurs centaines de salariés de le faire. Elle n’a aucune raison de le regretter et, n’en déplaise à certains, elle est toujours bien déterminée à l’assumer.

  • Enfin !
    Il n’y a rien à ajouter. Tout est dit sur ce mensonge d’Etat fort commod.
    Un désigné coupable plein de fric qui pouvait payer les fenêtres et les pots cassés tout de suite alors qu’avec un attentat il aurait fallu attendre les résultats d’une enquête dont ne voulait personne ; et surtout pas le capitolinesque Monsieur Frères toujours là auprès de la jeunesses méditerranéenne « des quartiers » ; soit le chargé de mission des votes municipaux (à lepoque en faveur de Douste „,pas dupe lui non plus sur l’etourderie de ce pauvre Monsieur Biechlin)
    J’espère qu’après les papiers lénifiants sans intérêt que vous nous avez infligés pour l’anniversaire sic vous serez les premiers à faire parler les morts.
    Eux seuls connaissent la vérité,la suite locavore des avions de New York annoncee très en amont de la catastrophe lors de l’arrestation des terroristes qui préparaient l’attentat de Strasbourg.
    C’est à dire :  » Une catastrophe chimique dans une grande ville du sud ». Cité par le juge Bruguière à l’un des procès …Et pompon des pompons : le chef du commando du premier avion du 11 septembre identifié sur le campus de Paul Sabatier en mai. .
    Akhhhh voir des violettes de Toulouse une dernière fois avant de me cogner un gratte‐ciel rien que pour moi !
    Vous observerez que pour cette récente manifestation mémorielle dont pourtant le gouvernement actuelle raffole, ce jour là tout le monde avait piscine à Paris Même Lionel Jospin qui était mais je peux me tromper, premier ministre et ex conseiller général de cintegabelle.

  • Total a été très fort pour, dès le premier jour, brouiller les pistes et lancer d’abjectes rumeurs. Certains les font persister ici au mépris de la justice et de la scienc., Malheur à eux, qui empêchent les plaies de se refermer.

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