La Maison régionale de l’environnement et des solidarités (MRES) a été convoquée par la préfecture du Nord en décembre dernier pour non-respect aux engagements républicains. On lui reproche d’avoir hébergé une réunion prônant la désobéissance civile. Peut-elle être inquiétée ? Et que dit vraiment la loi ?
Question de Marie à Mediacités : « La MRES a été convoquée par la préfecture en décembre car elle avait hébergé un atelier sur la désobéissance civile. Est‐ce illégal ? »
Bonjour Marie, merci pour votre question. Comme vous nous le rappelez, la Maison régionale de l’environnement et des solidarités (MRES) a été convoquée par la préfecture le 9 décembre dernier. On lui reproche d’avoir hébergé un rassemblement organisé par l’association NADA (Non à l’agrandissement de l’aéroport de Lille‐Lesquin) prônant la désobéissance civile, comme l’a révélé La Voix du Nord début janvier.
« On est tombé de notre chaise », témoigne, interloqué, le président de la MRES Philippe Pary auprès de Mediacités. Lors de cette rencontre, il apprend aussi que c’est la Région, ni plus ni moins, qui est à l’origine de la convocation de la MRES à la préfecture. Interviewé par La Voix du Nord, Antoine Sillani, élu en charge de la vie associative au Conseil régional le confirme : « Des riverains nous ont prévenus que des ateliers de désobéissance civile étaient organisés à la MRES. […] Nous sommes des élus de la République, notre règle d’or, c’est le respect de la loi. Et la désobéissance civile va à l’encontre de ce respect. »
Dans un communiqué, la préfecture précise aussi que ce signalement a pris appui sur un reportage de BFMTV « au cours duquel des temps d’action de désobéissance civile étaient prévus ». « Le journaliste, et lui seul, parle de désobéissance civile », souligne cependant Philippe Pary, ce que confirme un visionnage du reportage. L’association NADA revendique en revanche le principe du recours à la désobéissance civile dans l’article de La Voix du Nord.