Sollicité par deux associations citoyennes, Mediacités a pris la température de Nantes Métropole et vous dévoile une carte interactive des îlots de chaleur. Nous l’avons comparée à celle de 2018. Résultat : les centres commerciaux et les zones industrielles demeurent les radiateurs de nos étés. Et les aménagements récents - comme le nouveau MIN - ne dérogent pas à la règle.
Question de l’association des riverains et amis de la Beaujoire et de l’association La Chapelle ville nature à Mediacités : « Serait‐il possible de réactualiser la carte des îlots de chaleur publiée en 2018 par l’Auran, l’agence d’urbanisme de la région nantaise ? »
Bonjour aux membres de ces deux associations et merci de votre question.
D’après vos courriels envoyés à Mediacités, vous avez interrogé l’Auran sur la nécessité de réactualiser sa cartographie interactive des îlots de chaleur en Loire‐Atlantique réalisée à partir de l’exploitation d’une image satellite de juillet 2018. N’ayant pas de réponse positive de l’Auran, vous avez donc fait appel à Mediacités.
Dans un premier temps, nous nous sommes tournés vers le financeur de l’Auran, Nantes Métropole. Le service presse nous a indiqué que « l’Auran a bien prévu de produire une carte actualisée des ilots de chaleur, à la demande des collectivités membres de l’Agence qui déterminent le Programme partenarial de travail de l’Agence. Cela nécessite toutefois que les conditions météorologiques soient similaires à celles de juillet 2018 [date de la dernière carte publiée, Ndlr]. Ces conditions n’ont pas été réunies cette année. »
Cette année peut être pas, mais l’année dernière oui, tout du moins pour l’agglomération nantaise. C’est ce que nous avons constaté en explorant l’ensemble des images prises par les satellites américains Landsat lors de leurs passages au‐dessus de la métropole. C’est la source privilégiée des scientifiques pour déterminer la température au sol depuis l’espace. Les capteurs Landsat ont l’avantage de fournir des informations à une échelle très fine (30 mètres) sur de grandes étendues, une fois tous les quinze jours, depuis 1984.
Leur principal inconvénient : ils sont aveugles quand le ciel se couvre de nuages. Cela explique en grande partie la difficulté rencontrée par l’Auran pour mettre à jour sa carte des îlots de chaleur pour l’ensemble de la Loire‐Atlantique. Une journée de forte chaleur, sans un seul nuage, pile au moment du passage d’un satellite Landsat ? L’occasion est beaucoup plus rare qu’on ne l’imagine.
Mais si l’on se concentre sur la seule métropole nantaise, les chances augmentent. Nous avons ainsi pu estimer les températures de surface sur l’ensemble de l’agglomération dans la matinée ensoleillée du 22 août 2023. La carte interactive que Médiacités a réalisée permet de comparer dans le détail ces deux journées.