Question d'Elodie, de Givors (Rhône) à Mediacités : « Pouvez-vous nous expliquer dans quel cas il peut y avoir des triangulaires voire des quadrangulaireS ? »
Question d’Elodie, de Givors (Rhône) à Mediacités :
« Pouvez‐vous nous expliquer dans quel cas il peut y avoir des triangulaires voire des quadrangulaireS ? »
Bonjour Elodie. Notre pays a le secret des modes de scrutin complexes et savamment dosés. A tel point qu’il y a facilement de quoi s’y perdre !
Les régionales sont un scrutin de liste à section départementale. En clair, il y a autant de listes que de départements situés dans la région concernée et ces listes sont ensuite agrégées au niveau régional. Pour être qualifié au second tour, il faut que la liste agrégée ait dépassé les 10 % des suffrages exprimés. Peu importe l’abstention, donc. Seuls les votes comptent. Les listes ayant obtenu plus de 5 % des suffrages peuvent fusionner après le 1er tour avec une autre liste ayant dépassé 10 % (et cela au plus tard le mardi suivant le premier tour à 18 heures). C’est ainsi que trois ou quatre listes sont susceptibles de concourir au second tour lors de triangulaire ou de quadrangulaire.
En revanche, si une liste obtient la majorité absolue (plus de 50 % des suffrages) dès le 1er tour, elle l’emporte et se voit attribuer automatiquement un quart des sièges de la collectivité. Les sièges restants sont répartis à la proportionnelle entre toutes les listes qui ont dépassé 5% des voix, la gagnante comprise. La même règle s’applique pour la liste gagnante au second tour. Ceci offre aux vainqueurs une majorité assez large au sein de l’assemblée. Il est à noter que les sièges sont attribués aux candidats dans l’ordre de présentation de chaque section (ou liste) départementale selon les résultats obtenus à cette échelle.
Départementales : un second tour plus sélectif
Rien de tel pour les départementales, dont le mode de scrutin est très particulier. Depuis les dernières élections, en 2015, il prévoit des binômes de candidats obligatoirement paritaire (1 homme, 1 femme) ainsi qu’un binôme paritaire de suppléants. Aucun changement de candidat n’est possible entre les deux tours. Pour être qualifié au second tour, les binômes doivent avoir obtenu 12,5 % des… inscrits. Ce qui change tout !
L’abstention joue en effet un rôle considérable pour les élections départementales. Si elle est de 50 %, il faut atteindre 25 % des voix pour être qualifié ; si elle est de 75 % (comme on peut le craindre pour le 20 juin prochain), il faudrait recueillir 37,5 % des voix ! En cas d’abstention massive, il est donc impossible que trois binômes s’affrontent au second tour en triangulaire. Et encore moins 4 binômes.
A l’inverse, il est possible qu’un seul binôme – voire aucun – atteigne la barre fatidique des 12,5 % des électeurs inscrits. A ce moment‐là, on sélectionne pour le second tour les deux binômes ayant réuni le plus de voix pour le second tour. Point important : pour être élu au premier tour, un binôme doit réunir deux conditions : la majorité absolue et le quart des électeurs inscrits.
Voilà, Elodie, les règles électorales de notre chère démocratie. Dernière précision : les conseillers régionaux et départementaux sont élus pour six ans et rééligibles. C’est la première fois que les deux scrutins coïncident en date. Bon vote !
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