Pollution : oui, le confinement améliore la qualité de l’air à Lyon, mais…

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Rue de l'Université, 7e arrondissement de Lyon, déserte, pendant le confinement. Photo : NB/Mediacités.

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Par Nicolas Barriquand

L'absence ou presque de trafic routier a purifié l'air lyonnais en dioxyde d'azote. Mais les concentrations en particules fines se maintiennent voire augmentent. Explications.

Question de Patricia : Avec le confinement, la qualité de l’air s’est-elle améliorée à Lyon et dans l’agglomération ?

Bonjour,

C’est peut‐être la seule bonne nouvelle liée à la crise du coronavirus. À Lyon, comme dans toutes les villes de France [lire nos articles sur le sujet à Nantes et à Toulouse], l’air est plus respirable depuis le début du confinement, le 17 mars, qu’auparavant. Logique : les rues de l’agglomération, le périphérique ou le tunnel de Fourvière sont vides de tout véhicule ou presque.

Atmo Auvergne‐Rhône‐Alpes, association qui surveille la qualité de l’air dans la région, note « une nette diminution » de la pollution aux abords des voiries. De fait, les concentrations de dioxyde d’azote, émis par le trafic routier, ont dégringolé. Jusqu’à ‑70 % certains jours, en milieu urbain, comparativement aux relevés effectués au mois de mars lors des cinq dernières années.

Pour le reste des polluants, l’impact du confinement est tout relatif. La concentration en particules PM10 était même plus importante le week‐end dernier que la moyenne, aux mêmes dates, des années précédentes, selon les données d’Atmo Auvergne‐Rhône‐Alpes. La faute à une baisse des températures, qui a poussé certains à rallumer leur chauffage, et aux épandages d’engrais menés par les agriculteurs – c’est la saison. Le trafic routier ne contribue qu’à environ 30% des émissions de particules (PM10 et PM2,5). 

GraphAtmoAura
Données Atmo Auvergne‐Rhône‐Alpes.

Cette persistance des particules fines, dangereuses pour la santé car elles pénètrent plus loin que d’autres polluants dans les poumons, est préoccupante, qui plus dans le contexte actuel. Selon Atmo France, « une exposition chronique à la pollution de l’air est un facteur aggravant des impacts sanitaires lors de la contagion par le Covid‐19 ». Autrement dit, une personne qui respire un air chargé en particules sera d’autant plus vulnérable au coronavirus.

Ce lundi, Le Monde se faisait l’écho d’un collectif de médecins et de chercheurs qui appelle l’Etat à « limiter drastiquement les épandages agricoles, afin de tout mettre en œuvre pour limiter la propagation du virus ». En vain pour le moment.

Nicolas Barriquand

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